mardi 14 août 2007

Une divinité?

Dépêche de Al Jazzira : Fairouz est un antidépresseur

Pourquoi tout tourne au ridicule dans notre monde arabe... les journalistes, les faiseurs de documentaires à la jazzira, les faiseurs des faits divers à al arabia.
Un documentaire sur Fairouz monté par al jazzira rend plus que curieux, rend les plus zens coléreux. Le titre est fairouz, et le contenu c'est autre chose. Après 45 minutes d'images et de bouts de chasons plaquées sans aucune recherche, on baille et on n'a rien su de Fairouz. Ni de son parcours ni de son art, ni de sa musique, ni de ses chansons, ni de son théatre ni rien de rien du tout. D'ailleurs, elle n'a pas parlé. On a juste vu qu'elle donne des concerts, qu'elle marche, qu'elle boit un café, qu'elle a des lunettes soleil où la caméra les braque avec des gros plans ridicules deux à trois fois sans connaître la raison. Par contre, on peut avoir sa overdose des émotions de la rue arabe! "fairouz c'est le café du matin", "fairouz c'est la patrie", "Fairouz c'est ma pillule qui calme mes nerfs quand je suis déprimée", "Fairouz c'est Fairouz"... On a le droit à 5 minutes où un psychiatre élcairé explique comment il traite ses patients avec la voix de Fairouz! "pour retourner aux racines des mots"... Le sentimentalisme niais atteint son point culminant quand on a le bonheur d'occuper les yeux avec des images d'oiseaux qui volent quand elle chante "ya tayr", des scènes de guerre civile, des photos de gens dechiquetés et des enfants qui pleurent quand elle chante " maza baàda qittal ithnain", ou encore des églises et de mosquées quand alle chante "ya qoudssou"...Quelles émotions.... les documentaires sont devenus des vidéos clips de mauvais goût. La culture "vidéo clip" nous a bien eu....L'artiste est tranformé en un icône tantôt "divin", tantôt "antidépresseur", tantôt "guérisseur d'opérations de coeur ouvert"/....C'est exact, il ne faut pas oublier qu'on est dans la région des miracles! Quoi de plus parlant dans un monde arabe où tout tend vers le divin... Ah oui, c'est la Terre de la divinité envahit par les vidéo clips et les médias qui veulent juste dialoguer avec les instincts les plus primitifs. C'est beau les oiseaux avec une chanson de Fairouz, c'est sûr! Mais ça aurait été encore plus beau que les spectacteurs sachent un peu qui est l'art et la musique de Fairouz, à part qu'elle s'appelle nouhad haddad et que son père était ouvrier et qu'elle aimait sa grande mère. Quoi du renouvellement que les frères Rahbani ont introduit dans la musique arabe, quoi de son travail avec Ziad rahbani? quoi de sa relation avec sa musique? Une seule scène était émouvante, celle d'une troupe chinoise qui chante ya qoudssou!

lundi 13 août 2007

flûtes à minuit

Les flûtes de pan amadouent cette nuit, les voisins sont en train de fêter un mariage, un groupe de musiciens comme débarqués d'une autre planète sont déja venus dans la rue, ils ont adressés leur musique à une femme qui s'est penchée avec son visage depuis la fênetre du troisième étage. Elle a sourit juste pour eux et les a invité à monter. les notes montent dans cette nuit calme et les mots péruviens volent dans l'obscurité et appelent d'autres nuits, d'autres visages ailleurs, une histoire lointaine, une tradition enfouie dans les plis du temps. Une douce nostalgie me prend, je ne sais pour qui, je ne sais pas pour quelle époque ou quelle histoire humaine, mais la flûte de pan me plonge toujours, en l'espace de quelque secondes, les sens dans un monde inconnu, étranger mais si familier. Son son pleignant et joyeux me ramène aux premiers sons que l'homme a su emettre de six trous dans un morceau de bois. Son gémissement rappele la forêt, les cris des animaux et des oiseaux. J'ai envie d'aller boire un verre avec eux, je ne savais pas que j'ai des voisins péruviens... Le mois d'août déserté par les parisiens fait découvir les arrières murs des voisins. Ils rigolent maintenant, je suis triste, je n'entends plus la flûte, mais les paroles et les rires montent toujours dans la nuit.

jeudi 9 août 2007